C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses amis ?

Transmission ≠ contagion ≠ génétique

2 Quand on parle de transmission de problèmes de santé  on pense à des agents infectieux, entre parents et descendants on pense à la génétique.
Or on transmet aussi à ses proches, notamment avec ceux faisant ménage commun  des comportements - qui ont une influence sur la santé - idem pour l'éducation... Cf. p. ex. : il ne suffit pas d'acheter bio pour rester svelte : l'éducation est plus efficace ! (JTS 2VI2014) . De plus, cet article le discute, on partage son microbiote.
De même les parents transmettent à leurs descendants des gènes, bien sûr mais aussi des comportements alimentaires, et même leur microbiote. Ainsi ce qu'on mesure comme corrélations entre parents et enfants est bien plus que les gènes.

 "C'est dans le besoin qu'on reconnaît ses amis" 

Une recherche récente donne un peu de fondement à ce proverbe dans son sens un peu trivial… elle révèle qu'on partage une bonne part de son microbiote avec ses proches; Or le microbiote influence aussi l'obésité.

Nicholas Christakis, sociologue à Yale et son équipe (2007 ) (ici), avaient émis l'hypothèse que les amis pourraient se transmettre des microbes en plus que d'influencer leurs habitudes alimentaires.
Une news dans Nature Sidik, S. (2024) ici rapporte que Beghini et al.  2024) ici ont trouvé en étudiant 1'787 adultes dans 18 villages isolés au Honduras que les personnes faisant ménage commun partagent 13.9% de leurs souches bactériennes, 10% avec les amis alors que les habitants du même village n'en ont que 4% en commun.

Sidik (2024) ici l'illustre avec cette image titrée "Your friends shape your microbiome — and so do their friends"

A group of women enjoy a meal and share food at a table in a restaurant.

Figure 1 : les convives partagent plus que la nourriture et l'amitié lors d'un repas 
[img] source Sidik (2024) ici Credit: Getty

L'étude explore comment les interactions sociales influencent le microbiote intestinal, s'inspirant de recherches initiales sur l'association entre l'obésité et les liens sociaux révélés par les réseaux sociaux. 

Diffusion de l'obésité, liens sociaux et habitudes alimentaires

Pour tester l'hypothèse de Christakis, et al. (2007 ) (ici) (que les amis pourraient se transmettre des microbes en plus que d'influencer leurs habitudes alimentaires), Beghini, et al. (2024) ici

ont étudié 18 villages isolés au Honduras, où les interactions sont majoritairement en face-à-face (réseaux absents) et où l'exposition aux aliments transformés et aux antibiotiques est limitée. Les résultats montrent que les époux ou les personnes vivant ensemble partagent jusqu'à 13,9 % de leurs souches microbiennes, tandis que les amis partageant du temps ensemble en partagent 10 %, contre seulement 4 % pour les habitants d'un même village n'interagissant pas fréquemment. Ces données suggèrent que les microbes intestinaux se transmettent via les relations sociales.

Pour Valles-Colomer et al. (2023) ici cette découverte enrichit notre compréhension des facteurs influençant le microbiote, et peut même être un facteur explicatif de transmission (en tous cas de corrélations n.d. JTS) de maladies rarement considérées comme contagieuses. Selon les chercheurs, elle pourrait même ouvrir des pistes pour la gestion de maladies liées au microbiote, comme la dépression ou l'hypertension, en combinant thérapies classiques et interventions ciblant le microbiote. Traduction de Sidik (2024) ici

Repenser la transmissibilité

Des recherches comme celle-ci « changent complètement notre façon de penser », car elles suggèrent que les facteurs de risque pour des maladies ou troubles liés au microbiote, pourraient se propager d'une personne à l'autre via leurs microbiotes, explique Nicola Segata, biologiste computationnel à l'Université de Trente, en Italie. Segata n'a pas participé à ce travail, mais il a collaboré avec Valles-Colomer et des membres de l'équipe de Christakis dans le cadre de recherches similaires.

Dans le cas de la dépression, qui peut être difficile à traiter, combiner les thérapies existantes avec des traitements ciblant le microbiote pourrait améliorer les soins, affirme Valles-Colomer. (Traduction de Sidik (2024) ici)

Il ne faudrait pas éviter les interactions sociales par crainte d' « attraper » le microbiote d'autrui.

Valles-Colomer indique toutefois qu'il ne faudrait pas éviter les interactions sociales par crainte de « contracter » le microbiote d'autrui. Les interactions sociales peuvent transmettre des composants de microbiotes sains et ont d'innombrables autres avantages. Il insiste « Les contacts proches ne sont pas mauvais; au contraire, ils sont bénéfiques ! ».(Traduction de Sidik (2024) ici)

References

  • Beghini, F., Pullman, J., Alexander, M., Shridhar, S. V., Prinster, D., Singh, A., Matute Juárez, R., Airoldi, E. M., Brito, I. L., & Christakis, N. A. (2024). Gut microbiome strain-sharing within isolated village social networks. Nature, 1‑9. https://doi.org/10.1038/s41586-024-08222-1
  • Christakis, N. A., & Fowler, J. H. (2007). The Spread of Obesity in a Large Social Network over 32 Years. New England Journal of Medicine, 357(4), 370‑379. https://doi.org/10.1056/NEJMsa066082
  • Hanage, W. P. (2014). Microbiology : Microbiome science needs a healthy dose of scepticism. Nature, 512(7514), 247‑248. https://doi.org/10.1038/512247a
  • Sidik, S. (2024). Your friends shape your microbiome—And so do their friends. Nature, d41586-024-03804‑03805. https://doi.org/10.1038/d41586-024-03804-5
  • Valles-Colomer, M., Blanco-Míguez, A., Manghi, P., Asnicar, F., Dubois, L., Golzato, D., Armanini, F., Cumbo, F., Huang, K. D., Manara, S., Masetti, G., Pinto, F., Piperni, E., Punčochář, M., Ricci, L., Zolfo, M., Farrant, O., Goncalves, A., Selma-Royo, M., … Segata, N. (2023). The person-to-person transmission landscape of the gut and oral microbiomes. Nature, 614(7946), 125‑135. https://doi.org/10.1038/s41586-022-05620-1

Remerciements

Remerciements à Laura Weiss pour une relecture et des commentaires constructifs.

New ! Plancton du Léman en réalité virtuelle, en expériences et en jeu de plateau au Lifescope (not Black Friday :-)


Plancton du Léman en réalité virtuelle au Lifescope

Après une JTS sur le cycle du carbone dans les grands lace (ici), sur un projet de science citoyenne (Lémanscope) où chacun peut contribuer à connaître l'état du lac, et sur les sources de données authentiques et à jour de la CIPEL pour discuter l'état du Léman avec les élèves, JTS vous présente une nouvelle thématique qui s'ouvre au  lifescope dès le semestre de Printemps (ouverture à la réservation le 9 décembre) :

Bien aligné sur les objectifs du PER, l'atelier abordera les notions d'écosystèmes, de réseaux trophiques du Léman puis élargira la discussion sur le phytoplancton océanique, essentiel à la vie sur Terre.
Les élèves y utiliseront des outils de réalité virtuelle pour explorer des environnements invisibles à l'œil nu. Ils réaliseront également des expériences pratiques et participeront à un jeu de plateau géant, spécialement conçu pour révéler les dynamiques du réseau trophique du Léman.

Situer le Lifescope parmi les offres de l'uniGE pour l'enseignement de la biologie

Pour approfondir ou préparer une visite : L'importance du plancton est par exemple soulignée par Martin, R., & Quigg, A. (2013) Intranet.pdf


Plancton du Léman

Réservations à partir du 9 Décembre 2024!

Le Léman fait partie de notre quotidien et pourtant… savez-vous vraiment ce qu'il s'y passe? quelles espèces y vivent? quels sont les enjeux actuels le concernant? Nous profiterons de cette exploration détaillée des réseaux trophiques du Léman pour mettre en avant un groupe crucial pour l'équilibre des écosystèmes et pour la vie sur Terre: le plancton!


Objectifs d'apprentissage:

  • Étude et comparaison des réseaux alimentaires de deux milieux naturels (terrestre ou aquatique) et mise en évidence du rôle des organismes autotrophes (PER-MSN 38)
  • Étude de l'impact de modifications d'un écosystème (PER-MSN 38)
  • Appropriation des différents niveaux d'organisation de la vie au niveau macroscopique (écosystème – populations – individus – pluricellulaires – unicellulaires) (PER-MSN 38)
  • Préparation d'un protocole d'observations, de mesures et de calculs (PER-MSN 38)

    Le développement de cet atelier a reçu le précieux soutien de la fondation Ernest Dubois.

    L'application de réalité virtuelle PlanktoQuest a été développé par l'équipe du CEA Grenoble – Cell and Plant Physiology Laboratory UMR5168.
    Faculté des Sciences de l'Université de GenèveLifescope de l'Université de Genève Crédits

    Références:

    Comment se fait la science que nous enseignons : cycle de conférences

    Comme chaque année, la fondation Culture & Rencontre organise, avec des chercheurs de l'Université de Genève, un cycle de conférences scientifiques. Cette année le titre est  « Science et société : chercher, découvrir, diffuser ».

    Elles auront lieu les mercredis 15, 22 et 29 janvier, 5 et 12 février 2025, à 20h, à l'aula du Collège de Saussure. L'entrée est libre et sans réservation.

    Éclairages croisés sur la science et la société : crise de l'expertise, collaborations en recherche, parcours académiques, équilibre carrière-vie privée et genre, transfert d'innovations et impact du sensationnalisme médiatique.

    Ce cycle de conférences offrira cinq éclairages sur ce que vivent actuellement les chercheur.e.s, comment leur carrière se construit et s'articule avec leur vie privée, la liberté et les contraintes qui orientent leurs recherches, le devenir des savoirs produits - appliqués dans des produits et services concrets pour la société, comment ces savoirs sont transformés pour s'adapter aux médias, au grand public ou aux enseignements en classe.
    JTS illustre d'abord en quoi cela pourrait intéresser les enseignants, puis présente les résumés des conférences et joint à cet envoi le flyer en PDF, n'hésitez pas à le distribuer à vos collègues !

    Des activités pour les élèves "comme des chercheurs " - mais comment se fait vraiment la recherche, comment se vit-on comme chercheuse et chercheur, et que ressort-il de ces recherches ?

    Plusieurs pédagogies proposent aux élèves d'adopter une posture de chercheur ou chercheuse, mais est-ce possible et savons-nous, en tant qu'enseignants, encore ce que c'est ?
    Ces conférences aideront les élèves à donner du sens à l'apprentissage des sciences, face à un monde qui change et pour des jeunes qui remettent en question "la science", parfois vue comme autoritaire et patriarcale ?
    Pour aider les élèves à se projeter dans un futur de scientifique, quoi  de mieux qu'entendre des chercheuses et chercheurs raconter comment ils vivent et produisent les savoirs que nous enseignons ?
    Comment se construit une carrière  ? 
    Peut-être que certain.e.s pensent devoir sacrifier la vie de famille à la recherche ; est-ce forcément le cas ?
    Dans ces conférences on pourra entendre discuter des questions que les élèves se posent :
    - Quelle liberté a-t-on de choisir ses recherches. Quelle est l'influence des financements, de l'industrie mais aussi de l'intuition, la curiosité ? 
    - Que deviennent ces recherches : mènent-elles à des applications utiles à la société ou restent-elles dans des revues que le public ne lit pas ?
    - Ce que nous lisons  dans les médias reflète-t-il bien les conclusions des recherches .... ?
    - Comment ces savoirs publiés nourrissent-ils ce qui est présenté aux élèves dans les classes ?
    - Comment adapter ces savoirs à ses élèves dans le contexte particulier de chaque classe ?

    Quelle conférence privilégier pour donner une image réaliste et actuelle de la recherche aux jeunes qui s'orientent pour leurs études - et pour mieux enseigner les sciences

    JTS met ici en évidence en quoi chacune de ces conférences peut être pertinente pour vous, et pour vos enseignements, pour y envoyer vos élèves qui s'interrogent sur leur avenir.
    • Les élèves ne savent pas toujours pourquoi on doit apprendre les sciences.
      Ce qu'on attend de l'enseignement de la science est en mutation; Autrefois on formait des futurs biologistes, chimistes, ou physiciens, et la science était le lieu d'une pensée "au-dessus des turpitudes du monde".
        Et si notre rapport à la science avait changé ? De plus en plus la société attend de l'école qu'elle forme des citoyens capables de développer une pensée critique, intégrant les résultats de la science pour prendre leurs décisions. (Cf. p. ex. ici

      Prof. Bruno J. Strasser
      ,  discutera
      pourquoi la crise du Covid-19 a bousculé la notion d'expertise et comment redonner du sens au rôle des sciences dans notre société.
      Sommes-nous tous des experts ?  Me. 15 janvier 2025


    • Pour s'imaginer chercheur ou chercheuse, entendre qu'on peut avoir une vie et être à la pointe, vivre ensemble sa passion et comprendre comment les différences et désaccords aident à réussir.

      Dre Virginie Hamel et Prof. Paul Guichard
      , un couple de chercheurs et chercheuses, enthousiastes et pétillant-e-s montrera comment des obstacles à leur recherche scientifique les ont conduits à développer une technique d'imagerie révolutionnaire  : la microscopie à expansion et ses applications fondamentales et médicales.
      Voir, c'est savoir : du microscope à la découverte scientifique Me, 22 janvier 2025


    • Peu d'élèves ont une idée claire d'un parcours académique. Ils s'imaginent souvent les chercheurs comme des êtres étranges, asociaux, enfermés dans leurs labos - et souvent des hommes âgés.

      Prof. Martina Valentini
      donnera une image plus dynamique, jeune et féminine de ce parcours,
      par lequel elle a pu transformer une passion en une carrière scientifique florissante. De l'étudiante curieuse à la chercheure accomplie , elle décrira comment elle a vécu les études, le doctorat, des projets, des responsabilités, la gestion d'un laboratoire.
      Parcours en recherche : de l'université aux projets scientifiques mercredi 29 janvier 2025


    • La recherche est souvent présentée comme déconnectée, peu utile, planant dans sa tour d'ivoire, ou au contraire très dépendante des acteurs économiques ("vendue aux Pharma").

      Dre Raluca Flückiger
      montrera comment
      UNITEC aide à transformer les idées novatrices issues des laboratoires en produits et services concrets, bénéfiques pour la société.
      Elle discutera du rôle que jouent les universités pour l'innovation dans notre société, et de la construction de collaborations entre universités et entreprises.
      De l'innovation à l'impact : quand l'académie se connecte à l'industrie
      mercredi 5 février 2025


    • La plupart des gens découvrent les savoirs produits par les chercheurs·euses via les médias. Pour être plus accrocheuses, les connaissances scientifiques sont simplifiées et transformées, souvent au détriment de la rigueur. Cette transformation, déterminée par le milieu médiatique, est inévitable et prévisible. cf.ci

      Dr François Lombard,
      décodera avec vous comment une étude sur les variantes d'un gène humain (connu pour déterminer l'attachement chez des campagnols) ne permet pas de conclure clairement sur le comportement de couple chez les hommes. Et pourtant, il montrera pourquoi cela suscite inévitablement des titres sensationnalistes dans les médias, tels que : "On a trouvé le gène de l'infidélité masculine". Et pourquoi on trouve inévitablement en classe des savoir définitifs et rarement les méthodes qui ont permis de les construire.
      La science dans les médias : le sensationnalisme au détriment de la rigueur ?mercredi 12 février 2025

      Résumés par les Conférencier-es

      Flyer p 2-3

      flyer page 1-4

      Flyer disponible ici Affiche ici
      Remerciements à Laura Weiss pour une relecture et des commentaires constructifs

      Le Léman émet beaucoup de CO₂ comment un nouveau modèle permet de mieux réconcilier les mesures et les prédictions


      UniL, EPFL, UniGe etc Depuis février 2019, la plateforme LéXPLORE est ancrée sur le lac Léman près de Pully. Cette plateforme est équipée d'une instrumentation de pointe pour mesurer simultanément les processus physiques, chimiques et biologiques à hautes résolutions temporelles et spatiales. Cet ensemble unique de données permettra de modéliser les processus clés dans le lac, afin de prédire l'évolution du lac et les impacts des changements environnementaux.Comme plusieurs grand lacs, le Léman émet beaucoup plus de CO₂ qu'il n'en consomme. Le modèle habituellement utilisé pour le cycle du carbone dans ces lacs ne l'expliquait pas bien.  JTS discute comment des données plus précises et un nouveau modèle a permis permet de mieux ajuster les modèles que leurs prédictions correspondent mieux aux mesures - validant ainsi leurs prédictions.
      JTS montre ensuite combien la confiance dans votre discipline peut être ébranlée par l'emploi face aux élèves de termes comme réfuter / rejeter / présenter comme faux l'ancien modèle et argumentera pour utiliser plutôt  des termes comme améliorer, optimiser, compléter.
      Les modèles sont au coeur des disciplines MSN (Math Sciences de la Nature) dans le Plan d'Etude Romand (PER) La thématique Modélisation
       
      Dans cette recherche, le modèle numérique communément admis par les scientifiques pour simuler le cycle du carbone dans les lacs ne collait pas bien aux données pour le Léman.
      Une équipe de chercheuses et de chercheurs dirigée par Marie-Élodie Perga (Many,et al., 2024) ici a utilisé des données réunies sur une plateforme amarrée au large de Pully (LéXPLORE, une collaboration UniL, EPFL, UniGe, etc). Cette plateforme est équipée d'une instrumentation de pointe pour mesurer simultanément les processus physiques, chimiques et biologiques à hautes résolutions temporelles et spatiales. Cet ensemble unique de données permettra de modéliser les processus clés dans le lac, afin de prédire l'évolution du lac et les impacts des changements environnementaux.. A l'aide de ces données précises, fréquentes et collectées sur toute l'année, notamment la mesure de la précipitation de calcite ( CaCO3) qui libère du CO2, le postdoctorant Gaël Many a ensuite inclus cette équation dans le modèle numérique et la correspondance de ce modèles amélioré est bien meilleure.
      Fig 1 C'est grâce à la plateforme LéXPLORE, sur le Léman, que l'équipe dirigée par prof. Marie-Élodie Perga a pu mesurer
      t
      rès précisément le phénomène de précipitation de calcite qui génère du CO₂. Source UNIL [img] source Lapierre, F. (2024)
       

      La précipitation de calcite (PC), commune dans les lacs, consomme de l'alcalinité et libère du CO₂.
      "Il s'agit en fait d'une réaction chimique qui se produit durant l'été. Elle a lieu quand les algues poussent avec la chaleur et modifient le pH de l'eau. Les ions bicarbonates de calcium qu'elle contient, arrachés aux roches par l'érosion et drainés jusqu'au lac, se transforment alors en microparticules de calcaire, la calcite. Le phénomène libère un grand volume de CO₂ dans l'atmosphère. Il se manifeste en surface par une teinte d'une couleur bleu-vert lors d'épisodes «explosifs» fin juin et début juillet." Lapierre, F. (2024) ici
      «C'est très excitant d'avoir pu trouver la pièce manquante et démontrer la mécanique, alors que tous les raisonnements se cassaient à l'épreuve du Léman. Cette énigme me trottait dans la tête depuis ma thèse, soutenue en 2004, s'enthousiasme Marie-Élodie Perga, coautrice de l'étude et professeure de limnologie à la Faculté des géosciences et de l'environnement de l'UNIL. Nous sommes les premiers à la résoudre, mais d'autres avaient émis des doutes sur la théorie du carbone uniquement d'origine organique.» Lapierre, F. (2024) ici

      Un modèle peut-il être vrai ?

      Jump-To-Science présente cette nouvelle recherche en mettant soulignant comment de nouvelles recherches conduisent à améliorer les modèles - plutôt qu'à les réfuter / rejeter / présenter comme faux.
      On constate - en observant comment se fait réellement la recherche (Schwarz, et al. 2009) - que les modèles scientifiques sont des simplifications des phénomènes qui mettent en évidence certains aspects et peuvent être utilisés pour expliquer des observations et/ou faire des prédictions (Treagust, et al.(2002)ici.  Un "bon" modèle est choisi pour son pouvoir prédictif et explicatif des données - pour résoudre un problème.   Pour Martinand (2010) : ils sont et restent hypothétiques ; ils sont modifiables […] ils sont pertinents pour certains problèmes dans certains contextes. Ils ne sont ni vrais ni faux.

      Le Léman ( et d'autres lacs) émet beaucoup plus de CO₂ que le modèle habituel ne prédisait

      Selon Many, et al. (2024 ici, jusqu'à présent on utilisait un modèle du cycle du carbone assez simple pour décrire le cycle du carbone dans le lacs, similaire à celui du sol, qui prenait principalement en compte le carbone organique. 
      D'autre part de nombreuses mesures montraient que la plupart de ces grands lacs des émettaient des quantités de  CO₂ plus élevées que le carbone absorbé et cela n'était pas bien expliqué par le modèle classique : la respiration des hétérotrophes dépassant systématiquement la production primaire brute, on la considérait comme la principale cause de la supersaturation en CO₂ (libération dans l'atmosphère) dans ces lacs. Bien que dominant, ce modèle n'explique donc pas bien les émissions nettes de CO₂ des lacs où l'effet des autotrophes l'emporte.  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      Ce modèle habituel ne prenait pas bien en compte les apports en carbone minéral

      Cette vision centrée sur le carbone organique est remise en question par des preuves convaincantes que les apports hydrologiques de carbone inorganique dissous (CID), plutôt que de carbone organique, expliquent la supersaturation en CO₂ dans de nombreux lacs.
      Many, et al. (2024 ici relèvent que de nombreuses études avaient montré que les apports de carbone inorganique dissous (dissolved inorganic carbon (DIC)) correspondent bien à cette  supersaturation en CO₂.
      Prédire comment les effets des apports de CID provenant des bassins versants de ces lacs sont transformés en émissions nettes de CO₂ restait une zone d'ombre: on n'avait pas quantifié cet effet suffisamment pour l'intégrer au modèle classique. C'est ce que  Many, et al. (2024 ici, proposent. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      L'alcalinité qui augmente avec la température et la croissance des algues stimule la précipitation de calcite

      Le carbone dans l'eau est souvent représenté par un équilibre chimique entre plusieurs formes : CO2 dissous, bicarbonate) HCO3 ion carbonate CO32−
      cf par exemple  Groleau, A., & Michard, G. (2023) ici
      CO₂,dis+ H₂O ⇌ HCO3- + H+ ⇌ CO32- + 2 H+

      Mais justement, il y a aussi le carbonate -apporté par l'eau qui a percolé dans des roches calcaires - et qui peut précipiter - entraînant du Carbone au fond mais en libérant aussi du CO₂ !
      L'été la photosynthèse accrue et la diffusion du CO2 qui était dissous dans l'eau vers l'atmosphère (outgassing) déplace ces équilibres chimiques, ce qui augmente le pH (donc plus alcalin) et cela conduit à la précipitation de la calcite cf figure 2 de Middelburg,(2024)..

      cycles
      figure 2 Le cycle du carbone et le module de calcification img source Middelburg,(2024).


      Pour valider le modèle amélioré, simuler "the carbon cycle of the large Lake Geneva over the past 40 years" 

      "We develop and introduce a calcite module in a coupled one-dimensional physical-biogeochemical model that we use to simulate the carbon cycle of the large Lake Geneva over the past 40 years. We mechanistically demonstrate how the so-far neglected process of calcite precipitation boosts net CO2 emissions at the annual scale. Far from being anecdotal, we show that calcite precipitation could explain CO2 outgassing across various lakes globally, including some of the largest lakes in the world." Many, & al. (2024).ici:
      Many et al. (2024) ont développé un module calcite dans le cycle du carbone pour ces lacs et l'ont  validé en simulant le cycle du carbone de notre lac depuis 40ans (dans l'article les auteurs de l'uniL utilisent le nom anglais:Geneva Lake, désolé). Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      Ce modèle amélioré explique bien mieux ce qu'on observe actuellement

      Appliqué au cycle annuel du lake of Geneva ( le Léman donc :-), on voit sur la figure 3 que le modèle du cycle du carbone prenant en compte la précipitation de calcite (CP en rouge) correspond bien mieux aux données que le modèle sans CP (bleu, noCP).

      Climatology of observations and simulations.,(A to C) Climatology of surface (averaged on 0- to 10-m depth) daily observations (Obs.) and models outputs when CP is enabled (i.e., the reference model, Mod. CP) or muted (Mod. noCP). DOY, Day of Year. The continuous colored line represents the daily average from 1981 to 2021; the dotted lines are the SD. The colored bar above represents seasons (sequentially winter-spring-summer-fall) (A) DIC, (B) pH, and (C) Pco2. The gray line represents Pco2 at equilibrium with the atmosphere. The vertical dotted lines indicate DOY 50, 180, and 300, for which the vertical Pco2 profiles are exemplified in (D to F). Vertical profiles (daily average ± SD for 1981–2021) over the first 50 m of observed and simulated Pco2 with enabled or muted CP at (D) DOY 50, (E) DOY 180, and (F) DOY 300. Color codes are the same for (A) to (C).
      Fig 3 Les observations et les prédictions au cours de l'année : DIC (Dissolved Inorganic Carbon).  DOY (day of year): jour de  l'année.  en noir les observations, en rouge-orangé le modèle prenant en compte la précipitaion de calcite (CP) en bleu le modèle sans CP (noCP)  En comparant A et B on voit que le surcroît de CO2 émis  source  [img] Many,(2024 ici

      L'article argumente soigneusement pour convaincre les autres spécialistes du domaine

      Dans la discussion Many et al. (2024) argumentent de la validité  de leur modèle, de ses limites.

      Par exemple
      "The simulations show that when the carbonate equilibrium chemistry is the only mechanism by which DIC is converted into CO2, final CO2 emissions are close to carbon neutrality for Lake Geneva. Even for such an autotrophic lake with relatively buffered pH, the carbonate equilibrium can generate sufficient CO2 to compensate for the 105 Gg C of CO2 consumed by the net metabolism across the total water column. However, accounting for the CP is necessary to reach the annual supersaturation and a net CO2 outgassing observed for Lake Geneva." Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      L'article propose à la communauté cette amélioration du modèle : le débat est lancé avec cette publication !

      On voit que ce que les auteurs proposent à la communauté dans cet article est fondé sur une nouvelle explication des données ( les leurs et d'autres). 
      Contrairement au débat habituel (politique, par exemple) ils ne cachent pas les limites et les objections, ils les discutent : P. ex plus loin ils essayent de parer des objections possibles : Ils essayent leur modèle sur plusieurs lacs pour voir si ( et dans quelle mesure) il explique bien ce surcroît de CO émis (outgassing).
      Plus bas, un extrait où ils discutent comment le surcroît de CO2 des lacs (ΩCO2 ) est activé (fueled) par l'alcalinité (TAC) et  vérifient la pertinence de leur modèle sur plusieurs lacs, grâce à des données de Marie-Élodie Perga, qui a étudié notamment le lac Mendota, dans le Wisconsin «jumeau scientifique du Léman». Elle estime que ce mécanisme incluant la précipitation de calcite concerne environ la moitié de la surface des eaux lacustres de la planète. 
      Un exemple ou Many et al. (2024) argumentent la portée de leur modèle :
      "The modeling exercise on Lake Geneva shows that CO2 outgassing is fueled by alkalinity but cannot be explained by the carbonate equilibrium alone. CP is the necessary mechanism by which the lake turns into a net CO2 emitter at the annual scale. To test our conclusions beyond the case of Lake Geneva, we ran additional simulations of surface PCO2 with both iterations of the model, modulating the initial lake alkalinity for ¼, ½, equal to, and double that of Lake Geneva (TAC range: 0.4 to 3.6 mol m−3). Results are reported as annual averages of CO2 saturation (ΩCO2 = pCO2 pCO2 eql), to which we fit a regression model (with or without CP) as a function of alkalinity (Fig. 4A). All other conditions kept constant, annual ΩCO2 increases with the lake's alkalinity for both model versions ([…] 
      The regression model fitted to the observation data predicts that a doubling of alkalinity leads to a +134% increase in CO
      2 saturation and lake CO2 emissions, i.e., an effect size similar to the one derived from the model with CP. Lakes from the dataset span an extensive range in size (surface areas vary over four orders of magnitude), trophic status (from oligo to eutrophic), and mixing regimes (from oligo to dimictic), all of which are likely to affect the inorganic carbon fluxes (table S8). However, the similarity in the effect size between the Mod. CP and the observational dataset suggests that both the model parametrization and the deduced mechanisms, i.e., CP boosting of CO2 emissions, apply broadly." Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      CO2 supersaturation as a function of alkalinity level.,(A) Annual averages of CO2 saturation (ΩCO2) computed from the model's outputs with (Mod. CP) or without CP (Mod. noCP) over a range of alkalinity representative of lakes whereby CP has been observed. The equations for the regression models are ΩCO2 = 1.84 TAC − 0.86 for the model with enabled CP (Mod. CP) and ΩCO2 = 0.42 TAC + 0.69 for the model without CP (Mod. noCP). Dots represent annual averages of CO2 saturation observed for lakes with CP. Cross-shaped symbols are for lakes in Switzerland other than Lake Geneva (data from the Swiss Federal Office for the Environment), and star-shaped symbols are for US lakes [data from (38)]. The black line represents the regression model for lake observations, with the following equation: ΩCO2 = 1.30 TAC − 0.60. (B) Changes in CO2 supersaturation due to a doubling of initial alkalinity (with Lake Geneva's alkalinity as the reference) for, respectively, the model without CP, the reference model with CP, and the model fitted to the lakes' observations.
      Fig 4   Application du modèle à plusieurs grands lacs aux USA et en Suisse - TAC : alcalinité totale   ΩCO2 moyenne annuelle de  saturation CO2.
      Ligne de régression  : en rouge le modèle prenant en compte la précipitation de calcite (CP) en bleu le modèle sans CP (noCP)  source  
      Many,(2024 ici

      Tout modèle est modifiable

      On voit que ce que les auteurs proposent à la communauté dans cet article est fondé sur une nouvelle explication des données, qui prend en compte ce qui est déjà connu mais y ajoute un phénomène considéré comme négligeable jusqu'alors et montre l'apport nouveau de cette recherche.
      Ils proposent ce nouveau modèle sur la base de sa capacité à mieux expliquer les données empiriques récoltées - les leurs et celles de nombreux autres
      Comme l'écrit Jean-Louis Martinand, un modèles scientifique est hypothétique (car il repose sur des théories, et peut être vérifié expérimentalement). Many et al. (2024) proposent une amélioration du modèle classique. Ils ne le rejettent pas. Comme le  dit Martinand, le modèle est modifiable.  P. ex. on voit dans la figure 3 que la correspondance n'est pas parfaite ( il n'est pas non plus simplement vrai et l'ancien faux) et le nouveau modèle est ainsi également modifiable, cela arrivera sûrement dans le futur... c'est ainsi que la science progresse.

      Choix du modèle pour sa pertinence à certains problèmes

      L'ancien modèle est sans doute encore pertinent pour certains problèmes. Many et al. (2024) indiquent que leur modèle s'applique aux grands lacs alcalins mais pas aux petits lacs nordiques pour lesquels l'ancien modèle est tout à faut pertinent. 
      Dans certaines classes il serait probablement pertinent comme étape pour la progression des élèves.
      Comme l'écrit Jean-Louis Martinand (et de nombreux autres comme Taber, K. (2019)), tout modèle n'est pertinent que dans un certain domaine. La loi d'Ohm n'est pas pertinente pour décrire un transistor. Les lois de Newton ne sont pas pertinentes pour des objets comme des fusées qui atteignent de très grandes vitesses. Les lois de Mendel ne sont pas pertinentes pour expliquer pourquoi cet élèves qui a les yeux bruns a deux parents aux yeux bleus.
      Comme en math on délimite d'abord dans quel ensemble (ℕ ℤ ℚ et ℝ)  on effectue l'opération.

      Ainsi il ne s'agit pas tant de savoir si le modèle est vrai, ni de chercher le Top-Modèle mais si on l'utilise dans son domaine de validité, si il est pertinent à ce problème.

      Apprendre que les modèles peuvent changer sans perdre confiance dans la science

      Une des difficultés est que certains élèves pourraient conclure qu'en science on ne sait rien car les experts sont pas d'accord entre eux...
      Et en plus ce que vous avez appris à mon grand père ( "il y a des millions de gènes chez l'humain") n'est pas ce que vous avez enseigné à mon père ("on connaît protéines donc il y autant de gènes") et maintenant vous me dites qu'il y a environ 21'500 gènes ... comment voulez-vous que je  vous croie ?

      Le point crucial ici du point de vue pédagogique est d'aider les élèves à concevoir les modèles comme des outils pour penser, et qu'il faut choisir le bon modèle pour un problème donné, mais aussi que la science progresse et donc améliore les modèles.
      Du coup l'importance de formuler les progrès en termes d'amélioration des modèles plutôt que de rejet, comme le sensationnalisme des média l'oblige.

      Comment concilier la nécessaire clarté des objectifs "vérité pour la classe" et la science faite de modèles qui ne sont pas "vrai" ni "faux" et peuvent évoluer ?

      Pour les élèves il faut que soit très clair ce qui va être considéré comme une bonne réponse aux examens. Pour eux c'est ce qui est "vrai" - la "vérité pour la classe à ce moment" .
      Comment concilier l'usage de modèles en changement, différents selon le contexte et 
      l'exigence pédagogique de définir ce qui peut être considéré comme juste à un moment donné pour la classe ?
      Il est par exemple possible de définir quel modèle sera reconnu aux examens de cette classe: "durant ce semestre, aux examens, si vous utilisez le modèle de Mendel ce sera considéré comme correct, même si nous savons que la réalité est plus complexe. Et vous serez amenés à utiliser d'autres modèles plus pertinents au semestre prochain. "

      Comment aider les élèves à progressivement travailler avec des modèles qui changent ?

      Schwarz, et al (2009) ici proposent une progression de la modélisation qui guide les élèves depuis une recherche de la vérité simple où "les modèles sont vrais" (niveau 1) vers la modificaition des modèles pour améliore leur pouvoir explicatif, avancer leur compréhension, développer de nouvelles questions, (niveau 4)

      Pour vous donner envie de le lire, JTS propose la traduction de leur table 4  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici
      Cet article propose des exemples concrets et développe des étapes et des activités. Il propose aussi des observables pour définir ce qu'on vise dans un cours, pour aider à guider les élèves en indiquant ce qui est attendu et leur permettre de se situer. Par exemple  Schwarz, et al (2009) ici

      Table 4 des étapes dans la progression des apprentissages pour comprendre les modèles comme des outils pour comprendre le monde -donc changeables

      Niveau Observables
      4 Les élèves envisagent des modifications dans les modèles pour améliorer leur pouvoir explicatif avant d'obtenir des résultats soutenant ces modifications. Les changements dans les modèles sont envisagés pour développer des questions qui peuvent ensuite être testées par rapport aux phénomènes. Les élèves évaluent des modèles concurrents pour envisager de combiner des aspects des modèles afin d'améliorer leur pouvoir explicatif et prédictif.
      3 Les élèves révisent les modèles afin de mieux correspondre aux résultats obtenus et d'améliorer l'explication d'un mécanisme par le modèle. Ainsi, les modèles sont révisés pour améliorer leur pouvoir explicatif. Les élèves comparent les modèles pour voir comment différents composants ou relations s'ajustent plus complètement aux données afin de fournir une explication plus mécaniste des phénomènes.
      2 Les élèves révisent les modèles sur la base d'informations provenant d'une autorité (enseignant, manuel, pair) plutôt que sur la base de preuves recueillies à partir des phénomènes ou de nouveaux mécanismes explicatifs. Les élèves apportent des modifications pour améliorer les détails, la clarté ou ajouter de nouvelles informations, sans considérer comment le pouvoir explicatif du modèle ou son adéquation aux preuves empiriques est amélioré.
      1 Les élèves ne s'attendent pas à ce que les modèles changent avec de nouvelles compréhensions. Ils parlent des modèles en termes absolus, comme s'ils étaient soit corrects, soit incorrects. Les élèves comparent leurs modèles pour évaluer s'ils sont de bonnes ou de mauvaises répliques du phénomène.
      NB : La traduction de evidence et proof en anglais est très délicate -  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici
      Selon ChatGPT on peut employer selon les cas Élément(s) de preuve, Preuves, Données probantes, Indices, Constatation(s)

      Au lieu de nous apprendre le passé simple ils feraient mieux de nous enseigner le futur complexe

      Cette phrase généralement attribuée à Jean Cocteau illustre de façon satirique et lucide une question centrale dans l'enseignement : jusqu'où faut-il simplifier le monde à l'école pour le rendre accessible aux élèves, ou les aider à affronter sa complexité ? Chaque enseignant-e adapte en fonction de ses élèves, de ses pédagogies, etc.
      Mais pour vous lecteurs Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser prend le parti d'encourager ses lecteurs  - qui ont en général une formation scientifique avancée - à ne pas croire ces publications JTS, mais à aller vérifier l'article d'origine.
      C'est ce que le titre de Jump-To-Science évoque  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser
        L'argumentation qui fonde cette approche est décrit ici

      Références 

      • Groleau, A., & Michard, G. (2023). La sédimentation dans un lac carbonaté étudiée La sédimentation dans un lac carbonaté étudiée par la chimie des eaux : Exemple par la chimie des eaux : Exemple du lac du du lac du Bourget Bourget 01/03/2023 Auteur(s) / Autrice(s) : Alexis Groleau Institut de Physique du Globe de Paris, Univ. Paris Cité Gil Michard [Ressources scientifiques pour l'enseignement  des sciences de la Terre et de l'Univers]. ENS-Lyon. https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/lac-carbonate.xml
      • Lapierre, F. (2024, octobre 30). L'UNIL perce un mystère : L'eau calcaire et les algues du Léman émettent beaucoup de CO₂. Tribune de Genève. https://www.24heures.ch/lunil-perce-le-mystere-des-fortes-emissions-de-CO2-du-leman-272756952227
      • Lombard, F. (2011, décembre 20). Rechercher le top-modèle pour expliquer la biologie ? Jump-To-Science; ex Bio-Tremplins. https://tecfa-bio-news.blogspot.com/2011/12/la-perfection-du-modele-certains.html
      • Many, G., Escoffier, N., Perolo, P., Bärenbold, F., Bouffard, D., & Perga, M.-E. (2024). Calcite precipitation : The forgotten piece of lakes' carbon cycle. Science Advances, 10(44), eado5924. https://doi.org/10.1126/sciadv.ado5924
      • Martinand, J. L. (2010). Schémas didactiques pour la modélisation en sciences et technologies. Spectre, 40, 1, 20‑24. intranet.pdf
      • Middelburg, J. J. (2024). Closing the inland water carbon cycle. Science Advances, 10(44), eadt3893. https://doi.org/10.1126/sciadv.adt389
      • Schwarz, C., Reiser, B. J., Davis, E. A., Kenyon, L., Achér, A., Fortus, D., Shwartz, Y., Hug, B., & Krajcik, J. (2009). Developing a learning progression for scientific modeling : Making scientific modeling accessible and meaningful for learners. Journal of Research in Science Teaching, 46(6), 632‑654. https://doi.org/10.1002/tea.20311
      • Taber, K. (2019). MasterClass in science education : Transforming teaching and learning.
      • Treagust, D. F., Chittleborough, G., & Mamiala, T. L. (2002). Students' understanding of the role of scientific models in learning science. International Journal of Science Education, 24(4), 357-368. doi: 10.1080/09500690110066485



      Chaque jour de l'avent une expérience de physique - Bioscope - 28 novembre,Découvrir les virus - Dialogues insolites ,malgré le Muséum fermé

      Soirée publique Bioscope - 28 novembre

      Découvrir les virus
       
      De quoi sont faits les virus ? Comment utilisent-ils notre corps pour se répliquer ? Sont-ils tous dangereux ?  Venez explorer ces questions à travers des activités pratiques et en présence de deux expertes en virologie de la Faculté de Médecine de l'Université de Genève. 
       
      28 novembre 2024 18h - 20h 
       
      Gratuit  Tout public, conseillé dès 8 ans Accès fauteuil roulant Sur inscription : https://bioscope44.eventbrite.fr
      Bioscope à la MEA, 26 Boulevard de la Cluse
       

      Soirée Pubique Bioscope

      b -sc- cvg - med 2.png



      Une expérience de physique chaque jour de l'avent

      PiA – Physics in Advent
      Inspiring experiments for pupils and whole school classes From 1st to 24th of December 2024

       

      Physics in Advent https://www.physics-in-advent.org/ is a special and unique Advent calendar, where young researchers, school classes and anyone interested can try out 24 physics puzzles and experiments. 

       

      PIA
       

      A video clip will present an experiment every day from 1st to 24th of December (German or English language). These simple but clever experiments can be repeated at home, alone or with friends, or in the classroom. Questions about the outcome of the daily experiment can be answered on the website during the same day. The solutions will be shown the following day also as online video. 

       

      Participation in Physics in Advent is free and open to all. Prizes can be won by pupils between the ages 11 to 18 years from all over the world, individually, as school classes or even as whole schools. Younger and older pupils, parents, students, and teachers are also cordially invited, but will not be considered for the prize lottery. 

       

      It is especially worthwhile to take part for Swiss pupils since The Swiss Physical Society is fostering prizes for individuals and school teams from Switzerland in its own national lottery. The Swiss prizes are sponsored by the Swiss Physical Society, the Swiss Academy of Sciences, the foundation Metrohm Stiftung, and supermagnete.ch.

       

      contact:         Gernot Scheerer, gernot.scheerer@hotmail.de
      Swiss Physical Society, http://www.sps.ch


      Le Museum est fermé, mais propose des dialogues insolites

      Affiche Dialogues insolites

      Vous avez dit insolites?!
      Les Dialogues insolites, l'exposition hors-les-murs du Muséum d'histoire naturelle de Genève (MHNG), c'est tout un tissu d'institutions culturelles et scientifiques genevoises qui travaillent, réfléchissent, dialoguent, créent et exposent ensemble. Neuf mois après le début de cette aventure, c'est au tour des Bibliothèques municipales, dès le 12 octobre
      et puis du CERN, dès le 26, de se joindre à ces propositions muséales insolites! 

      Pendant sa fermeture pour travaux, le MHNG ne chôme pas. Et puisqu'il est amené à sortir de ses murs, c'est l'occasion idéale de créer des synergies avec les autres institutions du Canton et ainsi laisser germer des propositions d'expositions originales et parfois, inattendues.

      Les Dialogues insolites font se rencontrer des objets de collection issus du MHNG comme d'autres institutions muséales, culturelles et scientifiques. Sous forme de petites installations disséminées dans le canton, des disciplines se côtoient, se connectent révélant ainsi des corrélations souvent insoupçonnées. Ces liens inattendus forment de petites histoires universelles qui participent à une compréhension plus vaste de notre monde.

      Qu'ont en commun la désintégration des météorites, les frelons et la bande dessinée?
      Les deux nouvelles expositions qui commencent tout prochainement.

      Dès le samedi 12 octobre à la Bibliothèque de la Cité: 
      Petites histoires BioDivertissantes
      Qu'est-ce qui rend cette exposition surprenante et enrichissante? C'est le mariage insolite entre le savoir rigoureux des scientifiques et la créativité débordante de jeunes bédéistes. Les animaux, souvent menacés, mal compris ou méconnus, prennent la parole dans des histoires qui nous invitent à réfléchir à nos relations avec le monde naturel comme à notre propre existence. 

      Dès le samedi 26 octobre au Portail de la Science 
      Le Muséum rencontre le CERN
      L'exposition met en lumière des liens surprenants entre deux disciplines scientifiques : l'histoire naturelle et la physique des particules élémentaires. Deux disciplines qui s'efforcent de comprendre le monde qui nous entoure, de ses origines en passant par le présent et l'avenir. L'approche méthodologique de l'histoire naturelle et de la physique des particules, bien que différente dans ses techniques, partage une philosophie commune : l'observation méticuleuse, l'expérimentation rigoureuse et l'analyse systématique.

      Dialogues insolites en terre genevoise
      Depuis le début 2024, le MHNG avec la complicité de bon nombre d'institutions, propose toute une série de micro-expositions uniques où oeuvres et spécimens souvent méconnus dialoguent d'une manière tout à fait surprenante. Du Musée d'histoire des sciences (jusqu'au 30.11.25), en passant par la Bibliothèque des Conservatoire et Jardin botaniques (jusqu'au 29.06.25), le Musée d'ethnographie (terminée le 04.08.24), le Musée Ariana (terminée le 31.08.24), mais aussi les Bibliothèques municipales (du 12.10.24 au 21.06.25), le CERN (du 26.10.24 au 02.03.25) et enfin, la Bibliothèque de Genève (dès mai 2025), chaque lieu propose des Dialogues insolites pour le plus grand plaisir de vos yeux et de vos petites cellules grises…

      Exposition
      Bibliothèque de la Cité – Le Multi
      Petites histoires BioDivertissantes
      Dans cette exposition unique, 15 espèces animales ont été choisies pour inspirer 15 récits originaux, imaginés et dessinés par les étudiants de première année de l'ESBDI (École Supérieure de Bande Dessinée et d'Illustration). Ces œuvres dialoguent avec les grands enjeux scientifiques du Muséum, en abordant des thèmes comme l'exploration et la protection de la biodiversité, les espèces invasives comme un reflet des préoccupations de notre société, la relation inter-espèces, y compris avec les humains…

      Ce qui rend cette rencontre surprenante et enrichissante, c'est le mariage insolite entre le savoir rigoureux des scientifiques et la créativité débordante des jeunes bédéistes. Les animaux, souvent menacés, mal compris ou méconnus, prennent la parole dans des histoires qui nous invitent à réfléchir à nos relations avec le monde naturel et à notre propre existence.

      Collaboration entre : L'École Supérieure de Bande Dessinée et d'Illustration (ESBDI), le Muséum d'histoire naturelle de Genève et les Bibliothèques Municipales.

      Vernissage à la Bibliothèque de la Cité
      Vendredi 11 octobre -18h30
      [+ d'infos]

      Affiche CERN

      Exposition
      CERN – Portail de la Science

      Le Muséum rencontre le CERN
      Pendant la fermeture du Muséum d'histoire naturelle de Genève, des parties de ses collections sont dispersées dans la ville. Certains spécimens ont pris le chemin du CERN, le laboratoire européen de physique des particules. Là, ces objets ont trouvé des compagnons inattendus, engageant un dialogue fascinant. Ces échanges explorent des similitudes telles que la forme,
      la fonction, la taille, les matériaux et les méthodes utilisées. 

      L'exposition Le Muséum rencontre le CERN dévoile des liens surprenants entre deux disciplines scientifiques : l'histoire naturelle et la physique des particules élémentaires. Ces deux disciplines s'efforcent de comprendre le monde qui nous entoure, de ses origines à aujourd'hui et  à l'avenir. L'approche méthodologique de l'histoire naturelle et de la physique des particules, bien que différente dans ses techniques, partage une philosophie commune: l'observation méticuleuse, l'expérimentation rigoureuse et l'analyse systématique.
      [+ d'infos]




      Site officiel du Muséum d'histoire naturelle de Genève

      info.museum@geneve.ch

      MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE - FERMÉ


      MUSÉE D'HISTOIRE DES SCIENCES

      Parc de la Perle du Lac
      128, rue de Lausanne,
      1202 Genève - CH

      --

      Les mécanismes de certaines douleur diffèrent selon le sexe

      Dans une NEWS FEATURE de Nature, Amber Dance (2019) ici relève qu'on supposait depuis longtemps que les mécanismes de la douleur étaient équivalents chez tous les sexes, or des scientifiques découvrent que différentes voies biologiques sont en jeu dans certains cas !». L'essentiel de ce texte provient de cette news Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      Il étudiait la douleur chez les souris,... mais c'est lui qui a fini par avoir mal à la tête :-))

      Robert Sorge étudiait comment les animaux développent une sensibilité extrême au toucher. Pour tester cette réponse, il a piqué les pattes des souris avec des poils fins, qui ne devraient normalement pas les déranger. Les mâles se comportaient comme la littérature scientifique le prévoyait : ils retiraient leurs pattes même face aux poils les plus fins. Mais les femelles semblaient insensibles aux piqûres et aux manipulations douces de Sorge. « Cela ne fonctionnait tout simplement pas chez les femelles », se souvient-il. « Nous ne pouvions pas comprendre pourquoi.». Sorge et son directeur de thèse à l'Université McGill,  Jeffrey Mogil, allaient découvrir que cette hypersensibilité à la douleur provient de voies remarquablement différentes chez les souris mâles et femelles, impliquant des types de cellules immunitaires distincts.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      Explorer des chemins inhabituels a conduit à la découverte

      Sorge et Mogil n'auraient jamais fait leur découverte s'ils avaient suivi les pratiques habituelles de la plupart des chercheurs en douleur. En incluant des souris mâles et femelles, ils allaient à contre-courant. À l'époque, beaucoup craignaient que les cycles hormonaux des femelles ne compliquent les résultats, alors que d'autres utilisaient des mâles simplement parce que cela évitait de devoir leurs méthodes et permettait de comparer leurs résultats à d'autres.

      Aujourd'hui, inspirés en partie par le travail de Sorge et Mogil (Sorge, …, Mogil, et al. (2015).ici  et parce que de applications thérapeutiques importantes sont en vue, les chercheurs sur la douleur ouvrent les yeux sur le spectre des réponses selon les sexes. Les résultats commencent à émerger, et il est clair que certaines voies de la douleur varient considérablement, les cellules immunitaires et les hormones jouant des rôles-clé dans les réponses différentes.

      Cet élan fait partie d'un mouvement plus large visant à considérer le sexe comme une variable importante dans la recherche biomédicale, pour s'assurer que les études couvrent la gamme des applications thérapeutiques plutôt que de baser les résultats sur une partie de la population. Un changement majeur est intervenu en 2016, lorsque les National Institutes of Health (NIH) des États-Unis ont exigé des candidats à des subventions qu'ils justifient leur choix du sexe des animaux utilisés dans les expériences. Les découvertes en recherche sur la douleur figurent parmi les plus prometteuses, déclare Cara Tannenbaum, directrice scientifique de l'Institut de la santé des femmes et des hommes à Montréal, qui fait partie des Instituts de recherche en santé du Canada. Et à propos des travaux de Sorge et Mogil, elle ajoute : « À ma connaissance, aucun autre domaine scientifique n'a identifié ce type de différence entre les sexes. » Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :   ici

      L'Immunité dans le mécanisme de la douleur ?

      La douleur survient lorsque les capteurs neuronaux détectent une sensation potentiellement nocive, comme la chaleur ou les dommages aux tissus. Ils envoient des signaux au cerveau, qui interprète ces signaux comme douloureux.  Mais la douleur se manifeste de plusieurs façons, et divers chemins chimiques y contribuent. Certains types de douleur se distinguent par leur timing. Il y a la réponse aiguë à quelque chose de chaud, de tranchant ou d'autrement nocif, et il y a la douleur chronique à long terme qui peut persister même après la guérison de la blessure initiale.

      La douleur survient lorsque des capteurs neuronaux dans la peau, les muscles ou les organes détectent une atteinte à l'intégrité, comme la chaleur ou des lésions, et envoient des signaux au cerveau via la moelle épinière. Il existe différentes formes de douleur, allant de la douleur aiguë à la douleur chronique, qui peut persister après la guérison d'une blessure. La douleur chronique peut causer une hypersensibilité à des stimuli normalement indolores. .Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      Le cas particulier de la douleur chronique

      En 2009, Sorge et Mogil ont étudié un modèle de douleur chronique chez des souris, déclenché par une inflammation. En injectant une molécule bactérienne (lipopolysaccharide) dans la moelle épinière de souris mâles, ils ont observé une réponse inflammatoire marquée par l'activation des cellules microgliales, les cellules immunitaires résidentes du système nerveux. Cette réaction était absente chez les femelles, qui restaient indifférentes aux tests de sensibilité réalisés avec de fins poils. Cette différence a conduit les chercheurs à s'interroger sur les mécanismes distincts de cette forme de douleur selon le sexe. .Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

      Scanning electron micrograph of a blue activated microglial white blood cell on a black background
      Fig 1 :Les cellules microgliales (~immunité du système nerveux) sont au coeur de certaines  formes de douleur chez les souris males.   [img]. Source :Steve Gschmeissner/SPL

      Pour explorer davantage, les chercheurs ont provoqué des lésions nerveuses aux souris mâles et femelles, une source de douleur chronique qui affecte tous ces animaux. Bien que les deux sexes soient devenus plus sensibles au toucher, les mâles montraient une dépendance claire aux cellules microgliales, ce qui n'était pas le cas des femelles. Lorsque les cellules microgliales étaient bloquées chez les mâles, leur hypersensibilité à la douleur disparaissait, mais pas chez les femelles. Cela suggérait que les femelles utilisaient une voie différente pour ressentir la douleur.

      Cellules microgliales ou Lymphocytes T selon le sexe

      Les chercheurs ont alors émis l'hypothèse que les cellules T, une composante immunitaire, pouvaient être responsables de la douleur chronique chez les femelles. Lorsque Sorge a testé des souris femelles sans cellules T, les cellules microgliales se sont mises à jouer un rôle similaire à celui observé chez les mâles. De plus, en réintroduisant des cellules T chez les souris femelles déficientes, les cellules microgliales cessaient de participer à la douleur liée à une lésion nerveuse, prouvant le rôle central des cellules T dans la douleur des femelles.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici



      Fig 2: Les voies de la douleur chronique diffèrent selon le sexe [img]. Source :

      Ces travaux ont révélé que la testostérone contrôle les voies de la douleur chez les souris mâles. En castrant les mâles (réduisant ainsi leur taux de testostérone), les chercheurs ont observé une réponse à la douleur semblable à celle des femelles. En réintroduisant de la testostérone chez ces mâles castrés, ou même chez les femelles, la voie de la douleur revenait à celle dépendant des cellules microgliales.Ces découvertes ont transformé le champ de la recherche sur la douleur, elles révèlent que les mécanismes internes diffèrent selon le sexe.
      Chez les humains, des recherches récentes suggèrent également des différences dans les cellules immunitaires impliquées dans la douleur. Par exemple, chez les hommes souffrant de douleurs chroniques, des macrophages provoquent une inflammation nerveuse, tandis que chez les femmes, ce sont les cellules nerveuses elles-mêmes et certains peptides qui jouent un rôle clé. Des études génétiques révèlent également que certaines femmes pourraient être prédisposées à la douleur chronique à cause de gènes sur le chromosome X.

      Ces découvertes ouvrent la voie à des traitements de la douleur qui pourraient être adaptés spécifiquement aux hommes ou aux femmes, en tenant compte des différences biologiques dans la façon dont la douleur est perçue et traitée.

        Différences dans les traitements de la douleur

        Des recherches récentes montrent que les différences biologiques entre les sexes influencent les réponses aux traitements contre la douleur. Une étude de Price et son équipe, publiée en 2018 (ici) , a révélé que la Metformine, un médicament pour le diabète, réduisait les populations de cellules microgliales autour des neurones sensoriels dans la moelle épinière des souris mâles, bloquant ainsi leur hypersensibilité à la douleur nerveuse. Cependant, ce traitement n'a eu aucun effet chez les femelles, ce que Price explique par une différence dans les niveaux d'expression d'une protéine permettant à la Metformine d'entrer dans le système nerveux.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici)

        Cette variabilité des effets entre les sexes se retrouve aussi avec la morphine. Anne Murphy et son équipe ont montré en 2017 que la morphine atténue la douleur en bloquant les neurones d'une région cérébrale particulière (PAG), mais qu'elle peut également activer les cellules microgliales, réduisant ainsi l'efficacité analgésique du médicament. Chez les souris femelles, ces cellules microgliales sont plus actives dans la PAG, ce qui fait que la morphine est moins efficace. Lorsque les chercheurs ont bloqué l'activation des cellules microgliales chez les femelles, elles ont montré une réponse similaire à celle des mâles.

        Un autre médicament, basé sur des anticorps contre le peptide CGRP, a été autorisé en 2018, pour traiter les migraines qui affectent trois fois plus de femmes que d'hommes. Des recherches préliminaires de Price et Dussor ont montré que l'application de CGRP sur la membrane entourant le cerveau provoque une réponse migraineuse chez les femelles, mais pas chez les mâles. Cela suggère que ces traitements anti-CGRP pourraient être plus efficaces chez les femmes, mais les essais cliniques n'ont pas systématiquement vérifié ces différences.

        Voir aussi

        Les différences liées au sexe longtemps méconnues par un souci éthique envers les femmes potentiellement enceintes… ?

        De nombreux essais cliniques incluent à la fois des hommes et des femmes, mais souvent en nombre insuffisant pour identifier les différences entre les sexes. Price estime que certains médicaments contre la douleur qui ont échoué lors des essais cliniques pourraient avoir réussi s'ils avaient été testés séparément par sexe. AstraZeneca, par exemple, utilise principalement des rongeurs femelles pour ses recherches précliniques sur la douleur, en raison de leur nature moins agressive. De plus, pour des raisons éthiques, les essais cliniques excluent souvent les femmes susceptibles de tomber enceintes, ce qui limite les tests aux hommes et aux femmes ménopausées.[L'auteure Amber Dance, ne discute pas les autres raisons possibles] Il est possible que les médicaments personnalisés en fonction des voies spécifiques de la douleur pour chaque sexe ne soient pas suffisants. Il pourrait être nécessaire de personnaliser davantage les traitements, en tenant compte de facteurs tels que la génétique, les niveaux hormonaux et le développement anatomique. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici


        Et les non-binaires ? 

        Peu d'études se sont concentrées sur les mécanismes de la douleur chez les personnes non conformes aux définitions binaires de sexe et de genre. Une étude en Italie a interrogé des personnes transgenres sous traitement hormonal et a constaté que certaines ont vu leur douleur augmenter après la transition, tandis que d'autres, en transition de femme à homme, ont rapporté une diminution de leurs douleurs après la prise de testostérone.

        Voir aussi

        Mogil, s'appuyant sur ses expériences sur la castration et la testostérone chez la souris, pense que les voies de la douleur dépendent des niveaux hormonaux. Il suggère que les individus ayant un certain seuil de testostérone auront des mécanismes de douleur associés aux mâles, et ceux en dessous de ce seuil utiliseront des mécanismes similaires aux femelles.

        Les réponses à la douleur semblent également changer au fil de la vie, en fonction des fluctuations hormonales. À la puberté, les conditions douloureuses augmentent plus rapidement chez les filles que chez les garçons. Avec l'âge et la ménopause, les différences sexuelles dans les taux de douleur chronique disparaissent, et la grossesse modifie également les réponses à la douleur. En début de grossesse, les souris adoptent un mécanisme de sensibilisation à la douleur dépendant des cellules microgliales, mais en fin de grossesse, elles semblent ne plus ressentir de douleur chronique.

        Selon Amber Dance, ces recherches montrent que la compréhension des différences de sexe dans la douleur est en plein essor, et qu'on n'est sûrement pas au bout des découvertes.

        Nobel : "Sa grande qualité était l'aptitude à goûter l'étrangeté qui marque l'esprit des véritables chercheurs."

        Nobel physiologie et médecine : au départ une découverte qu'on n'attendait pas …

        Dans la revue Science Catherine Offord (2024) ici parle d'une découverte inattendue " 'Out of the blue' discovery of RNAs that regulate genes wins Nobel"
        le prix nobel de physiologie et médecine (équivalent de la biologie actuelle, car Nobel destinait ses prix à de la scienc appliquée) a été attribué à Victor Ambros and Gary Ruvkun "for discovery of microRNAs in worms"

        Les publications sur ces recherches sont évidemment nombreuses et JTS ne cherche pas à vulgariser mieux que Nature ou Science !
        Nous relèverons quelques aspects qui pourraient être pertinents pour comprendre ce qu'est la science et pour l'enseignement 
        Parmi les recherches qui ont conduit au prix Nobel, plusieurs ont noté les recherches sur les pétunias. Quelques articles pour illustrer comme de la surprise dans une recherche qui n'a pas du faire les gros titres à l'époque on arrive à modifier le modèle classique de régulation au niveau de l'ADN-> ARNm pour ajouter une couche de régulation avec des ARNi  agissant sur les ARNm

        La surprise…

        En ajoutant des copies de gènes (DFR ou CHS) impliqués ans la pigmentation des fleurs chez les pétunias -pour leur donner une couleur plus intense, des chercheurs n'ont observé avec surprise aucun changement chez la plupart des plantes résultantes et dans 25% une réduction de la pigmentations ainsi qu'une baisse de l'expression des gènes ajoutés.
        "To evaluate the effect of increased expression of genes involved in flower pigmentation, additional dihydroflavonol4-reductase (DFR) or chalcone synthase (CHS) genes were transferred to petunia. In most transformants, the increased expression had no measurable effect on floral pigmentation. Surprisingly, however, in up to 25% of the transformants,a reduced floral pigmentation,accompanied by a dramatic reduction of DFR or CHS gene expression, respectively, was observed."  Abstract de van der Krol & al. (1990).Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici
        Cet exemple montre combien la curiosité est un des moteurs de la science :
        "Sa grande qualité était l'aptitude à goûter l'étrangeté qui marque l'esprit  des véritables chercheurs.
        MORRIS, Desmond, 1980, La fête Zoologique, Calmann-Lévy
        Voir aussi JTS Le cheminement d'une découverte... le flair et le hasard ?

        Un début d'explication et la présence de ce mécanisme chez des versCaenorhabditis elegans… un débat à travers les publications

        "The possibility that double-stranded RNA (dsRNA) might be a mediator of both RNA interference in nematodes and sense cosuppression in plants was discussed in a recent article…" Jorgensen & al. (1999)  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

        L'article débat des similitudes de ces mécanismes encore en train d'être définis à cette époque
        Réponse de Fire et al. montrant bien ce débat :  "Jorgensen and colleagues raise a number of interesting points that should generate lively discussion in the field and in the lab."

        Un début de synthèse

        Buguliskis (2016) ici discute le chemin parcouru  "Who would have thought the petunia could have so much impact on modern science?"

        "Le généticien moléculaire Richard Jorgensen travaillait pour une petite entreprise de biotechnologie appelée Advanced Genetic Sciences, qui devint plus tard DNA Plant Technology Corp. Dans ce que le Dr. Jorgensen et ses collègues espéraient être une démonstration frappante de leur maîtrise de la génétique des plantes, les chercheurs ont tenté de créer un pétunia d'un violet extrêmement foncé, afin d'attirer l'attention et le soutien financier de certains groupes de capital-risque.[…] Cependant, à la grande surprise et consternation des chercheurs,l'ajout d'un exemplaire supplémentaire du gène violet n'a pas fait produire des fleurs violet foncé, mais plutôt des fleurs blanches, dépourvues de pigment. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Jorgensen, & al. (1999) ici).
        Après que le Dr. Jorgensen et ses collègues eurent vérifié que le gène qu'ils avaient inséré dans les pétunias était correct, ces scientifiques—ainsi qu'une multitude de biologistes moléculaires—passèrent les années suivantes à essayer de comprendre ce qui s'était mal passé. Durant cette période, ils n'avaient pas conscience que leurs travaux allaient se révéler si important. Non seulement toutes ces recherches ont conduit  au prix Nobel de Andrew Fire, et Craig Mello,  mais il a aussi conduit à une découverte qui allait déclencher une révolution moléculaire."Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :ici


        Fig 1: A gauche petunia de type sauvage; à droite les gènes supplémentaires induisent la suppression de l'expression du transgène et du gène endogène, ce qui donne lieu aux zones blanches non pigmentées de la fleur. [img]. Source : Wikipedia

        Et ces MicroARN ?

        La synthèse de Catherine Offord (2024) ici" Les microARN sont constitués des mêmes bases nucléotidiques que les ARN messagers (ARNm), qui transportent les instructions de fabrication des protéines encodées par l'ADN et qui ont été reconnus par un prix Nobel l'année dernière pour avoir permis la mise au point des premiers vaccins contre la COVID-19. Cependant, les microARN sont beaucoup plus courts, généralement entre 20 et 25 nucléotides, et jouent un rôle différent dans la cellule : en se liant à certains ARNm transcrits à partir de gènes, ils influencent la traduction ou non de ces ARNm en protéines. La découverte de cette classe de molécules a lancé un nouveau domaine de recherche sur les rôles des microARN dans le développement des organismes et, plus récemment, dans des maladies telles que le cancer, où les microARN sont souvent dysrégulés." […]
        "Lors d'une conversation avec un représentant du prix Nobel ce matin, Ruvkun a souligné que le travail avait été motivé par la curiosité. « À ce moment-là... nous ne pensions pas, "Cela va gagner un prix Nobel", nous pensions, "C'est vraiment intéressant", a-t-il déclaré, ajoutant que le domaine avait été "un plaisir incroyable auquel participer." […]

        "Le prix de cette année marque au moins la cinquième fois que des recherches sur l'ARN décrochent un prix Nobel. En plus des prix de cette année et de l'année dernière, les chercheurs qui ont découvert l'interférence par ARN , un processus par lequel des brins d'ARN réduisent au silence des gènes particuliers, ont remporté le prix en 2006, et des recherches sur le rôle de l'ARN en tant qu'enzymes ont été reconnues en 1989 ont été reconnues en 1989. La découverte de l'ARNm lui-même a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1965. ." traduction de Offord (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

        Comment fonctionne l'ARN interférant ( RNAi)?

        Nature a produit une vidéo remarquable (ici)  illustrant ce mécanisme :


        woody allen questions-aux réponsesStimuler la curiosité de élèves ?

        Un enseignant que je connais donnait dans les évaluations un bonus aux élèves qui posaient une belle question pertinente dans le chapitre en cours et qui n'avait pas été traitée en classe. La réponse valait un supplément. La direction a d'abord jugé que c'était "trop facile" car les élèves se doutant de ce bonus pourraient s'y être préparé. L'argument qu'on reproche souvent aux élèves de "recracher ce qu'on leur a dit", et que stimuler la curiosité des élèves était un objectif important de l'école, a permis que cela soit toléré :-))

        Seulement 20-25 bases pour désactiver ce gène et pas un autre ? Vérifions avec les élèves !

        L'accès libre aux données que la recherche produit ( c'est exigé pour publier :-) ouvre des opportunités de développer l'esprit critique en sciences : est-on bien sûr de cette étonnante brièveté - une séquence d'ARN complémentaire de 20 bases identifierait un seul ARNm pour l'inactiver - et pas un autre ? Allons vérifier avec les élèves ! 
        On peut adapter le  scénario 10 du Projet La biologie numérique : quelles opportunités pour mieux enseigner ?

        Chacun pourra vérifier qu'avec des tailles plus courtes qu'environ 20 la séquence nucléotidique "pêche n'importe quoi" et que 20-25 est la limite ( pour CRISPR aussi, pour la PCR aussi, pour les micro-array aussi ...)

        Références:



        Le rôle fondamental des Symétries colloque Wright 2024

        Le colloque Wright pour la science 2024

        Cette année des conférenciers et conférencières exceptionnelles discuteront les symétries dans la vie, dans le temps, dans l'univers. De plus un spectacle son et lumière illuminera, tous les soirs du 27/10 au 17/11, la façade du Musée d'Art et d'Histoire.

        "La symétrie est un concept qui nous est familier. On la trouve dans l'art, la musique et l'architecture, mais aussi en biologie, en chimie et en physique. Elle est en nous et autour de nous.  De manière moins connue ou moins évidente, les symétries sont présentes également dans l'infiniment grand et l'infiniment petit. Elles sont intimement liées aux lois physiques qui gouvernent notre Univers. C'est donc à ce concept vaste et fondamental que les cinq conférences du colloque Wright vont être dédiées cette année. Il s'agira d'expliquer le rôle fondamental que les symétries jouent dans l'histoire de notre Univers, du Big Bang à la cellule vivante en passant par l'écoulement du temps". Source site du colloque ici  Voir dans ce texte-ci plus bas…

        La symétrie : un exemple de recherche pour vous donner envie, et vous faire patienter...

        La symétrie est une question qui fascine dans de nombreux domaines. Par exemple on a observé que les visages symétriques sont perçus comme plus attractifs et une théorie est que ce serait un indicateur fiable de santé et de développement embryonnaire harmonieux - donc de gènes bien adaptés au milieu, et auxquels ils est avantageux de confier les siens pour se reproduire.  (Little et al. 2012) iciJump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

        La théorie dite des « bons gènes »  suggère que la préférence pour un visage symétrique lors du choix partenaires reflète des indices de santé. La symétrie pourrait servir de marqueur visuel de la qualité génétique et de la stabilité développementale. Extrait et traduit de l'abstract de Little et al. (2012) ici.

        Les chercheurs ont comparé la perception de santé de visages rendus un peu plus symétriques.



        Fig 1: La plupart des sujets ont estimé meilleure la santé de la personne à droite [img img ]. Source :(Little et al. 2012). 

        Ils trouvent - entre autres - que les visages plus symétriques sont perçus comme en meilleure santé- surtout chez le sexe opposé.  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

        Il peut être intéressant de vérifier cela avec vos élèves. Trouve-t-on cette même préférence, dans vos classes et actuellement.  

        "Les résultats de [nos] études sont cohérents avec une explication des « bons gènes » de la relation entre l'attractivité et la symétrie, et remettent en question l'affirmation selon laquelle la symétrie est attirante en tant que simple sous-produit de la facilité avec laquelle le système de reconnaissance visuelle traite les stimuli symétriques."

        Extrait et traduit de l'abstract de Little et al. (2012) ici

        Une conclusion prudente est un indice de sérieux de l'article.

        La prudence des conclusions est un indicateur de sérieux scientifique - à l'opposé des conclusions définitives et sensationnalistes du genre : "on a trouvé le gène de…" "il est scientifiquement prouvé que… " qui incitent à la méfiance.

            " The findings of [our] studies are consistent with a ''good genes'' explanation of the attractiveness – symmetry relationship …" 

        et montre bien comment les savoirs scientifiques sont validés par le débat à travers les publications et les congrès.

            "…and problematic for the claim that symmetry is attractive as a by-product of the ease with which the visual recognition system processes symmetric stimuli." Extrait de la conclusion dans l'abstract de Little et al. (2012) ici

        La science serait débat ???

        Que la science soit un lieu de débat (Duschl, et al. (2002), Dawson, et al. (2010) ) et quels sont les critères de ce débat ( bien différents de ceux des débats télévisés) est-il assez représenté  en classe ?

        Cet exemple peut vous donner envie d'assister à ces magnifiques conférences, et peut-être d'y inviter vos élèves ?

        Introduction

        La symétrie est un concept qui nous est familier. On la trouve dans l'art, la musique et l'architecture, mais aussi en biologie, en chimie et en physique. Elle est en nous et autour de nous.  De manière moins connue ou moins évidente, les symétries sont présentes également dans l'infiniment grand et l'infiniment petit. Elles sont intimement liées aux lois physiques qui gouvernent notre Univers. C'est donc à ce concept vaste et fondamental que les cinq conférences du colloque Wright vont être dédiées cette année. Il s'agira d'expliquer le rôle fondamental que les symétries jouent dans l'histoire de notre Univers, du Big Bang à la cellule vivante en passant par l'écoulement du temps.  

        L'Univers, vu dans son ensemble, obéit en effet à de nombreuses symétries. Certaines sont facile à se représenter, comme la symétrie de rotation. Une expérience physique faite en regardant le Nord ou en regardant le Sud donnera le même résultat. La translation temporelle – c'est-à-dire la symétrie dans le temps – implique quant à elle que les résultats d'une expérience seront les mêmes aujourd'hui ou demain. Ces symétries «communes» jouent un rôle essentiel dans le comportement de notre Univers puisque de leur existence découlent les lois de conservation. Par exemple, le fait que l'énergie soit conservée – rien ne se perd, rien ne se crée – est directement lié à la symétrie dans le temps. 

        Il existe d'autres symétries, plus difficile à se représenter mais tout autant fondamentales, qui gouvernent le comportement des particules élémentaires. Chaque particule de matière possède ainsi ce qu'on appelle une antiparticule qui lui est associée. Les deux sont parfaitement identiques à l'exception de la charge électrique et du moment magnétique qui sont opposés. Mais elles ne peuvent pas coexister. Lorsqu'une particule rencontre son antiparticule, elles s'annihilent transférant toute leur énergie en lumière. Si matière et antimatière avaient été créées en quantités égales au début de l'Univers, alors celui-ci aurait été constitué seulement de lumière. La seule existence de l'Univers montre donc que la symétrie entre les particules et les antiparticules n'est pas parfaitement respectée. Pourquoi? C'est l'une des grandes questions de la physique moderne.

        La symétrie, ou la presque-symétrie, est aussi présente dans la construction biologique et son évolution. Cela se constate dans la structure de nombreuses plantes, fleurs, mais aussi dans le corps humain. Comment la vie construit ses formes ? Quel rôle les symétries jouent dans le développement des organismes et dans la physiologie ? Ce sont autant de sujets que nous souhaitons aborder lors de la dernière conférence de notre cycle. 


        colloque

        La symétrie est un concept qui nous est familier. On la trouve dans l'art, la musique et l'architecture, mais aussi en biologie, en chimie et en physique. Elle est en nous et autour de nous. De manière moins connue ou moins évidente, les symétries sont présentes également dans l'infiniment grand et l'infiniment petit. Elles sont intimement liées aux lois physiques qui gouvernent notre Univers... Lire la suite

        LES CONFÉRENCES

        04 NOVEMBRE 2024 18:30

        Jean-Philippe Uzan Professeur CNRS, Institut d'astrophysique de Paris

        Comment faire une bonne seconde

        05 NOVEMBRE 2024 18:30

        Daniel Baumann Professeur, Université nationale de Taïwan et Université d'Amsterdam

        Le pouvoir de la symétrie

        06 NOVEMBRE 2024 18:30

        Yasmine Amhis Directrice de recherche au CNRS

        Le lapin d'Alice est-il fait en antimatière ?

        07 NOVEMBRE 2024 18:30

        Edmund Copeland Professeur de physique, Université de Nottingham, Royaume-Uni

        Votre Univers, le passé, le présent et le futur !

        08 NOVEMBRE 2024 18:30

        Enrico Coen Professeur au Département de cellule et biologie, John Innes Centre, Norwich, Royaume-Uni

        Des atomes aux orchidées : dévoiler les symétries de la vie

        Le Spectacle son et lumière

        Voyage en Symétries

        spectacle

        Du 27 octobre au 17 novembre 2024
        Tous les soirs 18H30, 19H30, 20H30
        (durée 20 min)
        Façade du Musée d'Art et d'Histoire (MAH)

        footer
        ColloqueWright.ch

        N'hésitez pas à diffuser cette information Le colloque propose également  un e-flyer



        Références:

        • Dawson, V. M., & Venville, G. (2010). Teaching Strategies for Developing Students' Argumentation Skills About Socioscientific Issues in High School Genetics. Research in Science Education, 40(2), 133‑148. https://doi.org/10.1007/s11165-008-9104-y
        • Duschl, R. A., & Osborne, J. (2002). Supporting and Promoting Argumentation Discourse in Science Education. Studies in Science Education, 38(1), 39‑72. https://doi.org/10.1080/03057260208560187
        • Little, A. C., & Jones, B. C. (2012). Variation in facial masculinity and symmetry preferences across the menstrual cycle is moderated by relationship context. Psychoneuroendocrinology. https://doi.org/10.1016/j.psyneuen.2011.11.007

        Découvrez les offres éducatives du CERN pour l'automne 2024


         Découvrez les offres éducatives du CERN pour l'automne 2024


        Offres éducatives à destination des enseignants et des élèves

        Automne 2024 | 27.09.2024

        Retrouvez toutes les offres sur https://voisins.cern/fr/schools

        Partage ta Science

        Partage ta Science Ton GO/TM/TPA/TPI/TIP en quelques minutes
         

        L'événement "Partage ta Science" approche à grands pas, et il reste encore des places disponibles !

         

        Vendredi 4 octobre 2024, 18h00 à 20h30
        Portail de la science du CERN, Auditorium Sergio Marchionne

        Pour en savoir plus et vous inscrire, cliquez à l'adresse suivante : https://cern.ch/partage-ta-science   

        Calquée sur l'organisation d'un colloque scientifique, cette soirée vous permettra de découvrir 7 travaux de fin d'études secondaires couvrant divers domaines scientifiques, et présentés par des élèves du Pays de Gex et de Genève. Maths, biologie, physique, chimie, ingénierie ? Ils et elles ont quelques minutes pour vous partager leur science, le tout sous l'œil aiguisé de Barrigue dessinateur humoristique, créateur du magazine Vigousse et fondateur de l'Association  CrayonSolidaires, dessiner pour tous, qui réagira en live sur les différents sujets abordés.

        Partagez cet événement avec votre entourage, et n'oubliez pas de vous inscrire gratuitement avant qu'il ne soit trop tard !


        Événement en français
        Gratuit – Inscription obligatoire (places strictement limitées)



        Élargis tes Horizons

        Journée ateliers scientifiques et technologiques pour les jeunes filles

         

        Venez découvrir la diversité et la richesse des métiers dans les domaines scientifiques et techniques !

        Samedi 16 novembre 2024, 8h30 à 15h30
        UniMail, Genève

        Pour en savoir plus et vous inscrire, cliquez à l'adresse suivante : https://www.elargisteshorizons.ch/fr/evenement-biennal/informations-pour-la-journee-de-l-evenement

        Le CERN participe cette année à l'événement "Élargis tes Horizons", une journée dédiée aux jeunes filles de 11 à 14 ans pour les initier aux sciences à travers des ateliers interactifs et des découvertes. Avec "Elargis tes Horizons", vous aurez l'opportunité de rencontrer des personnes ravies de partager leur passion pour les sciences et de vous faire découvrir leur métier.

        Chaque participante aura l'occasion de suivre des ateliers et de visiter les stands animés par des professionnelles des STEM.

        Ateliers proposés par le CERN :

        ·         Les défis magnétiques | Atelier

        ·         SOS cosmique | Atelier

        ·         Stand


        Événement en français et en anglais
        Gratuit – Inscription obligatoire (places strictement limitées)

        Codez la science

        3 journées d'ateliers autour de kits scientifiques et technologiques

        Êtes-vous parent ou enseignant.e en sciences et technologies ? Êtes-vous étudiant.e entre 10 et 18 ans, passionné.e par ces disciplines ? Ne manquez pas l'événement "Codez la science" qui se déroule chaque automne !

        Du vendredi 29 novembre au dimanche 1 décembre 2024, 8h30 à 15h30
        HEPIA et Portail de la science du CERN, Labos

        Pour en savoir plus et vous inscrire, contactez-nous à l'adresse suivante : education.locale@cern.ch

        Ce rendez-vous éducatif exceptionnel se tiendra sur trois journées riches en découvertes et en apprentissages :

        • Vendredi 29 novembre : Ateliers spécialement conçus pour les écoles locales, dans les labos du Portail de la Science au CERN. Une occasion unique pour les élèves d'explorer les concepts de programmation et de science en action.
        • Samedi 30 novembre : Ateliers à l'HEPIA. Une journée dédiée à l'apprentissage de la programmation dans un cadre innovant et stimulant.
        • Dimanche 1er décembre : Ateliers ouverts aux enfants, adolescents et leurs familles, toujours dans les labos du Portail de la Science au CERN. Une belle opportunité pour passer du temps ensemble tout en apprenant les bases de la programmation et des sciences.

        Événement en français et en anglais
        Gratuit – Inscription obligatoire (places strictement limitées)

        Portail de la science du CERN – Offre pour les groupes scolaires

        Du mardi au dimanche | 08h30 – 17h30 (expositions et autres activités : 09h00 – 17h00)
        Portail de la science du CERN

        Informations et inscriptions sur https://visit.cern/fr/group-bookings

        S'adressant à des publics de tous âges, le Portail de la science est le nouveau centre d'accueil des visiteurs du CERN qui a ouvert au public en octobre 2023. Situé à côté du Globe de la science et de l'innovation, il héberge des espaces d'exposition immersifs, des laboratoires éducatifs pour des expériences pratiques, un auditorium pour accueillir des événements destinés à la communauté scientifique et au grand public, ainsi qu'une boutique et un restaurant.

        Les groupes (minimum 12 personnes) qui désirent visiter le Portail de la science du CERN peuvent réserver les activités ci-dessous.
        Les réservations ouvrent neuf mois à l'avance et les créneaux se remplissent très rapidement.

        1/ Expositions interactives
        Découvrez le CERN, notre univers et les merveilles de la physique quantique avec de vrais objets scientifiques et des expositions interactives.

        De 30 à 60 minutes – Recommandé à partir de 8 ans

        2/ Ateliers en laboratoires éducatifs

        Découvrez la science et l'ingénierie au CERN dans le cadre d'ateliers pratiques adaptés au profil de votre groupe.

        45 minutes (5-15 ans) ou 90 minutes (16-19 ans) – Recommandé à partir de 5 ans

        3/ Visites guidées

        Découvrez avec nos guides certains des lieux de travail réels du CERN, tels que les salles de contrôle, les installations de recherche ou d'ingénierie.

        Environ 180 minutes – Recommandé à partir de 12 ans

        En complément, des activités sans réservation peuvent être disponibles le jour de votre visite, telles que des spectacles scientifiques et des projections de films. Consultez notre programme.

        Expositions disponibles en 5 langues (français, anglais, allemand, italien, espagnol) | Laboratoires et visites guidées disponibles en 30 langues (selon disponibilités des guides).

        Gratuit – Inscription obligatoire (réservation possible et conseillée 9 mois à l'avance, les places partent très vite)

         


        Autres activités disponibles

        Evénements publics | Toute l'année | Au campus du Portail de la Science | Dès 8 ans

        Quand la culture, l'éducation et la science vont à la rencontre du grand public


        Retrouvez également les conditions de participation, les procédures d'inscription et toutes les informations pratiques de nos autres activités pour les scolaires sur https://voisins.cern/fr/offers.


        Événements à venir – À vos agendas !


        Les informations sur les événements à venir seront disponibles sur https://voisins.cern/fr/upcoming_events au fur et à mesure de l'ouverture des inscriptions.
        --

        Bioscope - Programme d'automne 24

        Bioscope  Septembre 2024

        Soirée publique  Découvrir les micromondes du sol

        Hero Image

        Vous êtes cordialement invité-es à notre soirée publique automnale.

        Découvrez les monstres cachés dans une goutte d’eau. Immortalisez le regard d’un mille-pattes. Observez des cellules avec votre smartphone. Des ateliers autour de l’observation de la biodiversité invisible et un apéritif offert !

        Venez avec un objet, une feuille ou une graine que vous souhaitez regarder de plus près et repartez avec vos photos. Pensez à prendre votre smartphone et installez l’application Moticonnect.

        Tout public, conseillé dès 8 ans. Accessible en fauteuil roulant. Gratuit et sur inscription.   Bioscope à la MEA, 26 Boulevard de la Cluse,
        Jeudi 3 octobre de 18h à 20h Stand grand public


        Sexesss !


        Comment est déterminé le sexe biologique d’un être humain avant sa naissance? Une vision binaire sociale est-elle adaptée à la réalité biologique? Apprenez comment se forment les organes génitaux d’un futur bébé lors de son développement… grâce à de la pâte à modeler ! Une animation tout public donnée par le Bioscope dans le cadre de l'exposition Bébé en tête

        Tout public. Animation en continu. Accessible en fauteuil roulant. Gratuit et sur inscription.
        SEU  - Salle d'exposition de l'UNIGE, 66 boulevard Carl-Vogt
        Dimanche 6 octobre et 3 novembre, de 14h à 17h


        Prochain événement Bioscope


        Goûter scientifique "Micromondes"
        Un mercredi public avec des stands scientifiques et un goûter offert, un format particulièrement adapté aux familles, enfants dès 7 ans.  Sans inscription.

        Mercredi 9 octobre de 14h à 17h Plus d'info


        Prochain événement Convergences

        Pièce de théâtre

        À la suite d’une résidence de deux semaines au sein de la Maison de l’enfance et de l’adolescence, l’artiste Souhaib Ayoub met en scène une pièce de théâtre intitulée « Les rêves qui dévorent la rivière ».
        Vendredi 20 octobre à 20h Plus d'info


        Hero Image

        Espace Enseignant-es


        Les ateliers sont complets pour ce semestre, mais dans le cadre de l’exposition Bébé en tête, l’atelier SEXES est proposé à la salle d'exposition de l'UNIGE, du 16 septembre au 17 novembre 2024.

        Réservations
        Infos exposition

        Le Bioscope est le laboratoire public des sciences biomédicales et des sciences de la vie du Scienscope, de la Faculté de médecine de l'UNIGE et de la Fondation Convergences au sein de la Maison de l'enfance et de l'adolescence des HUGsalle d'exposition de l'UNIGE


        Infos pratiques

        Bioscope | Maison de l’Enfance et de l’Adolescence (HUG)
        Boulevard de la Cluse 26
        1211 Genève 14